Quelles sont les différentes formes de donation ?

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BĂ©nĂ©ficiant de nouvelles allocations, les dons permettent d’allier transmission de l’hĂ©ritage, aide familiale et optimisation successorale. Explications.

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Les dons sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme une aide aux jeunes gĂ©nĂ©rations. Il s’agit de transmettre ses actifs suffisamment tĂ´t, afin de tenir compte de l’allongement de la durĂ©e de vie, qui repousse la transmission de la richesse par la mort

. Les jeunes gĂ©nĂ©rations peuvent avoir besoin d’une aide financière pour rĂ©aliser leurs investissements. L’impact des dons est Ă©galement favorable Ă  l’Ă©conomie. Contrairement Ă  l’assurance vie, elle vous permet de transmettre au cours de votre vie. Les bĂ©nĂ©ficiaires reçoivent immĂ©diatement les biens ou les sommes donnĂ©s.

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Les dons sont également un moyen de préparer votre succession et de réduire les impôts.

SOMMAIRE

  • Comment utiliser correctement le don ?
  • La particularitĂ© d’un don Ă  un hĂ©ritier
  • Comment transmettre votre richesse Ă  moindre coĂ»t

Comment utiliser correctement le don ?

Le don est l’outil juridique qui vous permet de transmettre gratuitement une partie de votre patrimoine (un bien ou un droit) Ă  une autre personne au cours de votre vie .

Un don doit ĂŞtre fait de manière particulièrement rĂ©flĂ©chie car le donateur ne pourra rĂ©cupĂ©rer les biens transmis que dans des cas limitatifs et exceptionnels dans la pratique (rĂ©vocation pour non-exĂ©cution des accusations, rĂ©vocation pour ingratitude et rĂ©vocation pour la survenance d’un enfant pour un non-parent donateur) .Article 894 du Code civil : « Le don entre vifs est un acte par lequel le donateur dispose actuellement et irrĂ©vocablement de la chose donnĂ©e, en faveur du donataire qui l’accepte » .Les dons doivent ĂŞtre distinguĂ©s des dons coutumiers qui constituent des dons modestes au regard du patrimoine de la celui qui transmet, les cadeaux transmis exclusivement lors d’un Ă©vĂ©nement particulier (anniversaire, mariage…). Contrairement aux dons, les dons coutumiers ne sont pas pris en compte dans la succession de celui qui fait le don et ne sont pas imposables.

Article 852, paragraphe 2, du Code civil : « Le caractère du prĂ©sent d’usage est apprĂ©ciĂ© Ă  la date Ă  laquelle il est accordĂ© et compte tenu des actifs de la partie cĂ©dante »

Les dons doivent également être différenciés du prêt familial , qui est effectué à titre onéreux et nécessite une restitution ou un remboursement.

Il existe plusieurs types de dons.

dons simples

Tout acte constituant une donation entre vifs est obligatoirement notarié , sous peine de nullité (article 931 du Code civil).

Les dons sont lĂ©galement considĂ©rĂ©s comme des actes « graves » dans la mesure oĂą le donateur transfère irrĂ©vocablement une partie de son patrimoine Ă  d’autres sans aucune contrepartie (sauf dans le cas d’un don payant). Recours au authentic act garantit le consentement et l’acceptation corrects de toutes les parties.

Si le don concerne le domicile familial du donateur mariĂ©, son conjoint doit participer Ă  l’acte et accepter le don.

L’acte peut contenir des clauses sur mesure telles que l’obligation d’utiliser les fonds dans l’acquisition d’une rĂ©sidence principale, ou dans un investissement financier particulier, ou contenir une rĂ©serve d’usufruit au profit du donateur.

Le don simple est appropriĂ© pour aider l’un des enfants, ou petits-enfants dans leur projet de temps Ă  autre ou pour bĂ©nĂ©ficier dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă  un enfant en y consentant en dehors de la part de l’hĂ©ritage comme nous le verrons.

dons d’argent et dons manuels

Le don manuel, non prévu par le Code civil et contraire au formalisme imposé par son article 931, a toujours été validé par la jurisprudence et la doctrine.

Le don manuel se caractérise par la remise de matériel (quoi est légalement appelée « tradition ») sans considération de la propriété pour le donataire. Le don manuel ne peut donc concerner que des biens légalement qualifiés de « mobiliers » (espèces, titres, objets).

L’avantage du don manuel est sa simplicitĂ© apparente due Ă  son absence de formalisme.

CorrĂ©lativement, prouver l’existence d’un don manuel est une rĂ©elle difficultĂ©. En principe, la charge de la preuve incombe Ă  la personne qui se fonde sur son existence.

Comment faire un don d’argent ?

Il est courant de donner une somme d’argent pour aider un ĂŞtre cher. Ce don est un don manuel qui ne nĂ©cessite pas d’acte notariĂ©. Toutefois, il est nĂ©cessaire de faire une dĂ©claration fiscale.

En outre, le don manuel doit impĂ©rativement ĂŞtre dĂ©clarĂ© par le donataire auprès des autoritĂ©s fiscales via l’imprimĂ© du CERFA n°2735 . Ă€ dĂ©faut, le don manuel pourrait ĂŞtre taxĂ© Ă  titre de rappel fiscal, lors d’un don notariĂ© ultĂ©rieur ou au dĂ©cès du donateur. Afin d’optimiser l’utilisation des allocations, il est judicieux de dĂ©clarer le don immĂ©diatement.

Le don manuel doit ĂŞtre utilisĂ© Ă  bon escient, afin de ne pas crĂ©er de dĂ©sĂ©quilibre entre les enfants et d’Ă©viter de futurs litiges successoraux.

dons partagés et dons transgénérationnels

La particularité du partage des dons est de procéder à une division précoce de la succession du donateur en plus du don (article 1075 C. civ.

Le partage de dons doit être accordé exclusivement aux héritiers présumés , sous réserve des exceptions limitatives ci-dessous :

  • dons de partage transgĂ©nĂ©rationnels qui permettent de rĂ©compenser les enfants et les petits-enfants du (des) donateur (s) (art. 1075-1 du Code civil)
  • dons de partage conjonctif qui permettent d’intĂ©grer des enfants de diffĂ©rents lits dans l’opĂ©ration.
  • partage de dons relatif Ă  une entreprise au profit d’un tiers sous rĂ©serve de certaines conditions (art. 1075-2 du Code civil).

Les dons de partage présentent un avantage non négligeable : ils ne seraient pas liés à la succession du donateur et la valeur du bien transmis est fixée le jour du partage du don. Ainsi, les gains ou pertes en capital réalisés par les donataires ne sont pas pris en compte dans le calcul des parts successorales, comme nous le verrons ci-après.

En principe, tous les enfants du donateur devraient participer Ă  l’acte de partage des dons et recevoir un prix . Toutefois, il ne s’agit pas d’une condition pour la validitĂ© de l’acte. Ainsi, en prĂ©sence d’une situation familiale conflictuelle, un enfant peut refuser d’intervenir dans le don. Le partage des dons serait alors valide mais les effets juridiques intĂ©ressants du partage des dons, en particulier le gel des valeurs le jour du don, seraient inapplicable.

Il est donc nĂ©cessaire d’obtenir l’intervention de toutes les parties, afin d’assurer la pleine efficacitĂ© juridique de l’acte.

En impliquant tous les enfants dans la rĂ©flexion du partage anticipĂ© de la future succession, le partage des dons permet donc une transmission prĂ©coce sereine d’une partie de son patrimoine avec une distribution des actifs par les enfants.

Dons avec rĂ©serve d’usufruit :

La donation d’un bien avec rĂ©serve d’usufruit au profit du donateur permet Ă  ce dernier d’en conserver la jouissance (occuper le bien, percevoir les loyers par exemple dans le cas d’un bien immobilier). En contrepartie, il devra assumer les frais.

L’usufruit rĂ©servĂ© par le donateur est Ă©valuĂ© par le Code gĂ©nĂ©ral des impĂ´ts (art.669 CGI) en fonction de l’âge de l’usufruitier au jour du don . Cette Ă©valuation dĂ©pend de la durĂ©e de vie estimĂ©e de l’usufruitier : plus l’usufruitier est âgĂ©, moins il y a de prĂ©cieux que son usufruit a.

Le calcul des taxes sur les dons ne sera pas basĂ© sur la valeur de la pleine propriĂ©tĂ© mais sur la valeur de la simple propriĂ©tĂ© (c’est-Ă -dire la valeur de la pleine propriĂ©tĂ© actualisĂ©e de la valeur de l’usufruit).

En outre, au dĂ©cès du donateur usufruitier, le donataire devient propriĂ©taire Ă  part entière. L’extinction de l’usufruit ne donne lieu Ă  aucune imposition (article 1133 du CGI).

Exemple

M. Marin, âgé de 56 ans, a un fils unique. Il souhaite lui transmettre un appartement en bord de mer qui lui sert de résidence secondaire. Cet appartement est évalué à 200 000€.

En ne lui donnant que la propriĂ©tĂ© nue, M. Marin peut continuer Ă  utiliser l’appartement. Au dĂ©cès de M. Marin, son fils deviendra propriĂ©taire Ă  part entière. Il pourra occuper l’appartement ou dĂ©cider de le louer ou de le vendre.

Compte tenu de l’âge de M. Marin au jour du don, la valeur de son usufruit est de 50 %, donc la valeur de la nue-propriĂ©tĂ© de 50 %, ou 100 000€.

En application de l’abattement prĂ©vu par la common law, aucun impĂ´t sur les dons ne sera dĂ», comme nous le verrons ci-dessous.

La valeur de l’usufruit rĂ©servĂ© par M. Marin ne sera jamais imposĂ©e.

Si le bien donnĂ© est amenĂ© Ă  ĂŞtre vendu, la rĂ©serve d’usufruit se rapporte alors Ă  une somme d’argent. L’usufruitier dĂ©tient alors un quasi-usufruit sur le prix de transfert Ă  moins qu’il ne soit rĂ©utilisĂ© dans un nouvel actif dĂ©membrĂ©.

la particularitĂ© d’un don Ă  un hĂ©ritier

Lors d’un don Ă  une personne qui est Ă©galement son hĂ©ritier, le don peut faire l’objet de deux traitements spĂ©cifiques :

le rapport civil à la succession : égalité entre héritiers

principe, un don en faveur d’un hĂ©ritier est considĂ©rĂ© comme une part d’hĂ©ritage En .

Ainsi, le don dont l’hĂ©ritier a bĂ©nĂ©ficiĂ© ne vient pas s’ajouter Ă  sa part dans la succession mais est inclus dans cette partie.

C’est le cas des dons simples et des dons manuels lorsqu’ils sont accordĂ©s aux hĂ©ritiers prĂ©sumĂ©s, sauf stipulation contraire.

Pour garantir l’Ă©quitĂ© entre les hĂ©ritiers, nous ajoutons la comptabilisation des dons faits Ă  la succession au moment du dĂ©cès du donateur. Nous parlons de la relation avec le domaine .

biens donnĂ©s sont dĂ©clarĂ©s pour leur valeur au jour de la division de la succession (et non du don) et selon l’Ă©tat du bien le jour du don Les (art. 860 du Code civil). En ce sens, il est nĂ©cessaire de prendre en compte les pertes ou les gains Ă©ventuels (sauf ceux qui seraient dus Ă  l’action du donataire : travaux d’amĂ©lioration…).

Pour les dons de sommes d’argent (art. 860-1 du code civil), la valeur indiquĂ©e est prise en compte sans rĂ©Ă©valuation . Si cette somme a Ă©tĂ© rĂ©investie dans un bien immobilier, la valeur de ce bien est conservĂ©e le jour du partage de la succession.

Il est possible de donner un avantage Ă  un hĂ©ritier en prĂ©cisant que le don est fait en dehors du part d’hĂ©ritage ou avec exemption de dĂ©claration (dans la limite de la proportion disponible en prĂ©sence d’hĂ©ritiers). bookers comme nous allons le voir).

Dans ce cas, ce don vient s’ajouter Ă  sa part de succession. Elle n’est pas dĂ©clarĂ©e Ă  la succession.

dons manuels, qui sont normalement dĂ©clarables, peuvent ĂŞtre faits en dehors de la succession. Dans ce cas, il est accompagnĂ© d’un accord privĂ© (accord supplĂ©ant) contenant une clause relative Ă  l’absence de lien du don Les dans la succession du donateur.

Cet Ă©crit permet Ă©galement de prouver l’existence d’un don manuel. En revanche, il est important d’ĂŞtre vigilant quant Ă  la rĂ©daction de ce texte. En effet, l’accord ne doit pas rĂ©aliser le don en lui-mĂŞme, au risque que le don soit annulĂ© faute de forme (article 931 du Code civil).

Le partage de dons est, en principe, considĂ©rĂ© comme non remboursable . De plus, il fige le les valeurs donnĂ©es le jour du don, ce qui permet de maintenir l’Ă©galitĂ© entre les hĂ©ritiers par rapport Ă  la valeur future des biens donnĂ©s.

Exemple

M. Marin accorde un don de 100.000€ à chacun de ses deux enfants Alain et Marie.

Au décès de M. Marin, sa succession se composait uniquement de sa résidence principale de 200 000€. Ses seuls héritiers sont ses deux enfants.

Nous nous interrogeons sur le traitement des sommes transmises par des dons à des enfants :

  • Alain a progressivement dĂ©pensĂ© la totalitĂ© de la somme au casino.
  • Marie a achetĂ© un appartement dont la valeur au jour du dĂ©cès a doublĂ© (200 000€). Marie a donc rĂ©alisĂ© une valeur ajoutĂ©e de 100 000 euros.

Si M. Marin a fait deux dons simples ou deux dons manuels déclarés, ils doivent être déclarés à la succession à son décès pour leur valeur au jour de la division de la succession.

Ainsi, nous ajoutons Ă  la succession une valeur de 200 000€ pour le don fait Ă  Marie (valeur de l’appartement au jour du dĂ©cès) et 100 000€ pour celle faite Ă  Alain (pour une somme d’argent sans rĂ©investissement, Ă©valuation le jour du don). La propriĂ©tĂ© totale est de 500 000€ (200 000€ de biens existants dans le patrimoine de M. Marin, 200 000€ pour le don de Marie et 100 000€ pour le don d’Alain).

Les enfants ont droit à la moitié chacun, soit 250 000€.

Le don fait en leur faveur est imputĂ© Ă  la part d’hĂ©ritage de chaque personne, puisqu’il a Ă©tĂ© fait sur la part d’hĂ©ritage.

Part de Marie : 250 000€ — Valeur du don imputĂ©e Ă  la part d’hĂ©ritage : — 200 000€ Part de l’hĂ©ritage de Marie sur les biens existants dans la succession : 50 000€

Part d’Alain : 250 000€ — Valeur du don imputĂ©e Ă  la part d’hĂ©ritage : — 100 000€ Part d’hĂ©ritage d’Alain sur les actifs existants de la succession : 150 000

€ L’Ă©quitĂ© entre hĂ©ritiers est respectĂ©e sur la succession totale de 500 000€ mais Alain bĂ©nĂ©ficie de Le bon investissement de Marie puisqu’il reçoit 100 000€ de plus que sa sĹ“ur sur la valeur des actifs du domaine.

Si M. Marin avait fait un don partagĂ© Ă  ses deux enfants, la situation serait totalement diffĂ©rente. Le partage des dons n’est pas liĂ© Ă  la succession et fige les valeurs le jour du don.

La succession totale est alors de 200 000€ que les deux enfants se partagent de moitié, soit 100 000€ chacun.

Ils ont Ă©galement reçu 100 000€ chacun lors du partage des dons. Ce partage de dons n’est pas liĂ© Ă  la succession pour le calcul de la succession et les valeurs sont dans tous les cas fixĂ©es Ă  celles du don, soit 100 000€ chacune.

le risque de réduction : quelles sont les limites à la liberté de transmission ?

Certains hĂ©ritiers ont droit Ă  une part minimale de la succession du dĂ©funt : les enfants et le conjoint en l’absence d’enfants. On les appelle des hĂ©ritiers rĂ©servĂ©s .

La part incompressible à laquelle ont droit ces héritiers est appelée réserve héréditaire .

Le reste du patrimoine est la proportion disponible . Le donateur est libre d’en disposer comme il le souhaite. Il peut donner l’Ă©quivalent de la part disponible Ă  un hĂ©ritier non hĂ©ritier, Ă  un hĂ©ritier non rĂ©servĂ©, ou Ă  un hĂ©ritier rĂ©servĂ© afin de lui bĂ©nĂ©ficier au-delĂ  de sa part rĂ©servĂ©e par un don en dehors de la part d’hĂ©ritage.

En prĂ©sence d’un enfant, les actions rĂ©servĂ©es et la part disponible sont les suivantes :

En présence de : Réserve héréditaire Ordinaire part disponible
1 enfant 1/2 1/2
2 enfants 2/3 (soit 1/3 par enfant) 1/3
3 enfants et plus 3/4 (qu’est-ce que les enfants partagent) 1/4

Pour calculer la valeur de la partie rĂ©servĂ©e, on tient compte de la masse des biens au jour du dĂ©cès mais Ă©galement des dons que le donateur a pu faire de son vivant En l’absence d’enfant, le conjoint est rĂ©servĂ© pour ÂĽ du patrimoine. , afin de reconstituer l’ensemble du patrimoine du dĂ©funt.

La valeur des actifs pris en compte est celle du jour de la succession selon leur Ă©tat au jour du don (art. 922 Civ. Code).

Si la succession existante au moment du dĂ©cès est insuffisante pour assurer la rĂ©serve hĂ©rĂ©ditaire, les diffĂ©rentes dispositions gratuites que le dĂ©funt a pu prendre peuvent ĂŞtre rĂ©duites Ă  la demande des hĂ©ritiers rĂ©servĂ©s. Nous parlons d’actions de rĂ©duction .

Legs (dispositions pour cause de dĂ©cès, testament) sont d’abord rĂ©duites, puis les dons du plus rĂ©cent au plus ancien.

comment transmettre votre patrimoine à moindre coût ?

Tous les dons et dons sont soumis à la taxe de transfert gratuite. La taxe est calculée sur la valeur du bien reçu pour chaque donataire par chaque donataire.

Le partage des dons est Ă©galement soumis aux droits de don, et le droit de partage (2,5 %) ne s’applique pas (le droit de partage s’appliquerait Ă©ventuellement, si la division avait lieu plus tard dans un acte distinct).

NĂ©anmoins, il est possible d’optimiser l’imposition des dons.

Quel montant pouvez-vous donner sans impôts ?

Les dons accordĂ©s jusqu’Ă  concurrence du rabais applicable sont exonĂ©rĂ©s d’impĂ´t.

Don au profit des enfants

L’allocation de droit commun de 100 000€ par parent et par enfant est renouvelable tous les 15 ans. Donnez dès que possible le renouvellement de l’exemption jusqu’Ă  concurrence des indemnitĂ©s :

Cette rĂ©duction est la mĂŞme que pour les transmissions d’hĂ©ritage.

Ainsi, si la rĂ©duction a Ă©tĂ© pleinement utilisĂ©e au cours d’un don et si le donateur dĂ©cède moins de 15 ans après le don, le patrimoine transmis par hĂ©ritage au donataire ne pourra pas bĂ©nĂ©ficier de l’abattement de droit commun (qui sera complètement Ă©puisĂ©).

Une bonne stratégie patrimoniale exigera donc une bonne anticipation.

L’abattement pour les dons de sommes d’argent Évitez de donner après 80 ans : d’un montant de 31,865 euros par parent et par enfant, est renouvelable tous les 15 ans, sous rĂ©serve de conditions : don d’une somme d’argent en pleine propriĂ©tĂ© par un parent de moins de 80 ans au profit d’un enfant majeur.

Un nouvel abattement jusqu’au 30 juin 2021 :

Nouvelle allocation temporaire et spĂ©cifique pour les dons de sommes d’argent d’un montant total de 100 000 euros par parent (quel que soit le nombre de donataires), non renouvelable  :

Elle s’applique aux dons de sommes d’argent en pleine propriĂ©tĂ© accordĂ©s entre le 15 juillet 2020 et le 30 juin 2021 (article 19 de la 3e loi de finances rectificative pour 2020).

Pour bénéficier de cet abattement, le donataire doit utiliser les fonds pour financer :

  • la construction de sa rĂ©sidence principale (et non l’acquisition de sa rĂ©sidence principale).
  • travaux Ă©nergĂ©tiques concernant sa rĂ©sidence principale Ă©ligible Ă  la prime de transition Ă©nergĂ©tique.
  • la crĂ©ation ou le dĂ©veloppement d’une petite entreprise (par le biais d’une souscription au capital initial ou d’une augmentation de capital). L’entreprise doit avoir moins de 50 employĂ©s, ne pas avoir de bĂ©nĂ©fices distribuĂ©s et avoir un bilan infĂ©rieur Ă  10 millions d’euros. La gestion de la sociĂ©tĂ© doit ĂŞtre exercĂ©e pendant trois ans par le donataire.

Ces investissements ne doivent pas avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© d’autres avantages fiscaux.

La somme d’argent remise doit ĂŞtre utilisĂ©e dans les trois mois suivant la paiement.

Dons au profit des petits-enfants :

  • Abattement ordinaire de 31,865 euros par grand-parent et petit-enfant, renouvelable tous les 15 ans, sans condition.
  • RĂ©duction pour les dons de sommes d’argent d’ un montant de 31,865 euros par grand-parent et petit-enfant, renouvelable tous les 15 ans, sous rĂ©serve de conditions : don d’une somme d’argent en pleine propriĂ©tĂ© par un grand-parent de moins de 80 ans au profit d’un petit-enfant majeur.
  • Nouvelle allocation temporaire et spĂ©cifique pour les dons de sommes d’argent totalisant 100 000€ par donateur (quel que soit le nombre de donataires) et non renouvelable accordĂ©e en pleine propriĂ©tĂ© entre le 15 juillet 2020 et le 30 juin 2021, dans les mĂŞmes conditions dĂ©taillĂ©es ci-dessus pour les enfants.

dons aux petits-enfants Les sont fiscalement appropriĂ©s dans la mesure oĂą il n’y a pas d’allocation pour les transferts successoraux pour les petits-enfants de leur propre chef, Ă  l’exception de l’abattement par dĂ©faut d’un montant de 1 594 euros par bĂ©nĂ©ficiaire.

En outre, une allocation spécifique et personnelle pour les donataires invalides peut également être ajoutée (montant de 159 325€, renouvelable tous les 15 ans, sous réserve de certaines conditions).

l’Ă©chelle progressive applicable au-delĂ  de la rĂ©duction

Lorsque le montant transmis par le donateur pour chaque donataire dĂ©passe la rĂ©duction, une Ă©chelle graduĂ©e s’applique.

Cette échelle dépend de la relation entre le donateur et le donataire .

En ligne directe (enfants et petits-enfants), l’Ă©chelle est la suivante :

Partie imposable après abattement fiscal Taux d’imposition
Moins de 8 072€ 5%
Entre 8,072€ et 12,109€ 10%
Entre 12,109€ et 15.932€ 15%
Entre 15.932€ et 552.324€ 20%
Entre 552.324€ et 902.838€ 30%
Entre 902.838€ et 1.805.677€ 40%
Supérieure à 1.805.677€ 45%

Comme les abattements, les tranches se renouvellent actuellement tous les 15 ans.

Ainsi, concernant les dons aux enfants, plus la première transmission par donation a été consentie tôt, plus les abattements et les tranches du barème peuvent être reconstitués pour un nouveau don ou pour le transmission par succession du donneur.

Les dons avec rĂ©serve d’usufruit permettent Ă©galement de rĂ©duire la fiscalitĂ© globale puisque seule la nu-propriĂ©tĂ© est imposĂ©e comme nous l’avons vu. Les dons contribuent ainsi Ă  l’optimisation fiscale de la succession tout en permettant d’aider les proches au cours de leur vie. Comparativement, l’assurance-vie, qui est souvent utilisĂ©e pour rĂ©duire les droits de succession, ne vous permet pas de transmettre votre vie et ne fournit pas de soutien familial immĂ©diat. Les dons sont des techniques complĂ©mentaires qui gagneraient Ă  ĂŞtre davantage utilisĂ©es.

Les dons constituent un outil patrimonial pertinent pour anticiper sa transmission, rĂ©duire le coĂ»t fiscal, mais aussi dans l’objectif d’une aide familiale et intergĂ©nĂ©rationnelle. Cependant, il est toujours nĂ©cessaire de choisir le type de don que vous faites pour que vos effets Ă©conomiques et civils correspondent aux objectifs souhaitĂ©s. Le rĂ´le du conseiller en matière de patrimoine est essentiel Ă  cet Ă©gard.

Les sources :

  • Article 852, paragraphe 2 C. civ.

  • Article 860 du code civil
  • Article 860-1 du code civil

  • Article 894 du code civil

  • Article 922 du code civil
  • Article 931 du code civil

  • Article 1075 du code civil
  • Article 1075-1 du code civil

  • Article 1075-2 du code civil

  • Article 669 du CGI

  • Article 1133 du CGI

  • Article 19 de la 3ème loi de finances rectificative pour 2020

Auteur Charlotte MĂ‚LON

Notaire collaborateur et formateur intervenant Ă  l’Esbanque pour le CESB CGP

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