Quels sont les effets du stress sur le cerveau ?

Chacun d’entre nous subit du stress dans sa vie quotidienne, au point que nous trouvons normal de courir d’un endroit à l’autre, de manger sur le pouce et de concilier travail et famille. Vous avez probablement déjà entendu dire que le stress peut provoquer un chaos dans notre système immunitaire, notre structure du sommeil et notre capacité à trouver du plaisir dans ce que nous aimions auparavant, mais saviez-vous que le stress peut effectivement modifier la taille de votre cerveau ?

Les chercheurs savent que les traumatismes peuvent affecter de manière significative la structure du cerveau, mais une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Yale a montré que les facteurs de stress quotidiens, tels que le divorce, la perte d’un emploi, le décès d’un être cher ou une maladie grave, peuvent affecter notre cerveau autant qu’un seul événement traumatique. Il semble que les effets cumulatifs de ces facteurs de stress puissent entraîner un rétrécissement de notre cerveau, entraînant une réduction du volume de matière grise et une diminution de notre capacité à faire face à l’adversité. Ils peuvent même entraîner des comportements autodestructeurs tels que la dépendance, la suralimentation et la dépression.

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Des études antérieures ont montré que la réaction au stress se produit, entre autres, dans une région du cerveau appelée amygdale qui nous envoie des signaux d’alerte en réponse à des menaces de toutes sortes. Des hormones sont ensuite sécrétées, y compris du cortisol, ce qui nous prépare à la réaction de combat ou de fuite pour conjurer la menace. Une exposition prolongée au cortisol peut entraîner un rétrécissement des neurones et nuire à leur capacité d’envoyer et de recevoir des informations efficacement. C’est une autre pièce du puzzle expliquant comment un stress prolongé peut compromettre notre capacité à penser et à agir de manière créative, flexible et saine.

Mais le stress ne fait pas que rétrécir notre cerveau. Dans une autre étude de l’Université de Yale, des chercheurs ont comparé la constitution génétique du tissu cérébral chez des humains qui, au cours de leur vie, ont souffert d’un trouble dépressif majeur à celui d’humains non affectés. Ces scientifiques ont découvert qu’un certain facteur de transcription génétique était activé dans le tissu cérébral de patients dépressifs, ce qui pourrait être comparé à un interrupteur qui empêchait les gènes de communiquer. Ce manque de communication entraîne une perte de masse cérébrale dans la région du cortex préfrontal. Les scientifiques ont émis l’hypothèse que dans le cerveau des patients dépressifs, une exposition prolongée au stress entraînait une perturbation des systèmes cérébraux. Dans ces cerveaux, les capacités de traitement de l’information semblaient limitées et fragmentées. Ces résultats pourraient expliquer le schéma de pensées négatives répétitives qui surviennent chez les personnes souffrant de dépression. C’est comme si leur cerveau était coincé dans un sillon d’autocritique et de pessimisme. Ils sont incapables d’envisager des résultats plus positifs ou des interprétations plus compatissantes de leurs actions.

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Bien que ces données ne soient pas concluantes, on peut en déduire qu’en raison des effets néfastes du cortisol et de la dérégulation des gènes responsables des liaisons neuronales, le stress et les problèmes de santé mentale à l’origine du stress tuent effectivement nos neurones. Cette diminution a un impact sur nos capacités cognitives, notre attention et notre concentration. Mais puisque tant d’éléments de notre vie sont hors de notre contrôle, comment pouvons-nous empêcher ce type de stress accumulé d’affecter notre capacité à faire face à ce que la vie nous réserve ?

Le plus important à retenir, c’est que le cerveau est malléable, c’est-à-dire qu’il existe un moyen d’inverser l’impact négatif du stress sur le cerveau. De bons outils et techniques, tels que la méditation, l’exercice, une alimentation saine (pensez aux oméga-3), le yoga et le maintien de bonnes relations sociales et émotionnelles, peuvent nous aider à contrebalancer les effets néfastes du stress et à empêcher notre cerveau de se contracter.

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